Le temple de Brihadesvara est situé au coeur de la ville de Tanjore (Thanjavur தஞ்சாவூர் ).
C'est l'un des plus grands temples de l'Inde.
Il est dit de style drâvidien (peuples non aryens et non himalayens en Inde).
Il a été construit par le roi Chola Râjarâja entre 1003 et 1010 d’ou son autre nom de temple de
Râjarâjeshvaram.
Les Chola sont une dynastie très ancienne du sud de l'Inde, mentionnée dans le Mahābhārata,
et qui a donné son nom à la côte de Coromandel, francisation de “Chola mandalam” « le pays des Chola ».
Le gopuram est la construction par laquelle on pénètre dans les enceintes successives d'un temple
hindou. Voici celle
le premier gopuram du temple de Tanjore :
Le temple se situe à l'intérieur d'une double enceinte rectangulaire de 270 mètres sur 140 mètres, Sur
la photographie précédente,
on l’aperçoit au travers de ce premier gopuram.
Puis on passe sous le second gopuram :
Ce temple consacré à Shiva est le symbole de la grandeur de l’ancien empire.
il est centré autour d’une tour, le Vimāna qui compte 13 étages et mesure plus de 60m de hauteur. Il
renferme le lingam, le saint des saints. Le Lingam de Tanjore est probablement le plus grand de l'Inde.
Le Vimāna, ou « char des dieux » en sanscrit, désigne également dans la culture indienne le trône ou
le palais céleste, par extension le palais royal ou le sanctuaire d'un temple.
Il désigne aussi la construction, souvent en forme de pyramide, qui recouvre le saint des saints
des temples dans l'architecture dravidienne.
A son sommet, un bloc de granite monolithique qui pèse 81 tonnes.
Le temple de Brihadisvara à Thanjavour est un temple vivant. Culte et rituels y sont pratiqués depuis
plus
de mille ans, sur la base de textes encore plus anciens. Ils se poursuivent à un rythme quotidien et
continuent
un élément indissociable de la vie des hindous.
Ci dessous, une sculpture du temple représentant Shiva sortant de son lingam.
Le lingam est une représentation d'un phallus (la masculinité) et d'une vulve (la féminité).
Ne nous le cachons pas, le symbolisme de Shiva est d'une grande complexité, surtout pour un occidental
comme moi.
Shiva est représenté sous différentes formes (l'ascète, le yogi, le mendiant, etc.) et possède de très
nombreux
noms (1008 dit on : Shambhu, Shankara, Pashupati, etc.).
Mais la représentation qui m'intéresse ici est Shiva Nataraja, le danseur cosmique qui rythme
la destruction et la création du monde.
La danse cosmique symbolise le renouvellement périodique du monde, en un rythme infini de dissolutions
et
de naissances.
Nataraja est l'inspiratrice des danseurs du Bharata Natyam.
Si les murs extérieurs du temple présentent des sculptures avec les 108 poses de cette danse classique
de l'Inde, des danseurs bien vivants l'exécutent encore couramment.
Le mot bharatha (bha-ra-tha) est composé de trois syllabes qui pourraient faire référence respectivement
à
trois mots tamouls : bavam (l'expression du visage), ragam (la musique et le rythme) et thalam
(rythme imprimé par la main ou par le karuvi).
Le mot natyam est le mot tamoul pour danse.
Le bharata natyam est une danse de soliste dont l'apprentissage est très difficile et très long.
Souvent enseignée aujourd'hui aux jeunes filles, elle est restée ouverte aux garçons.
La danse est, pour un hindou, le plus beau moyen de plaire à son dieu.
Musique et chants accompagnent la danseuse.
Au 21ème siècle, le spectacle est filmé pour être accessible au plus grand nombre.
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